Visite du Manoir au Piano

Ayant repéré ce manoir (connu sous le nom de “manoir au piano” ou du “manoir de la Lady”) sur différents sites et forums, j’avais été attiré par les lieux à la vue des premiers clichés et lecture des récits. Le fait que ce soit m’a première exploration urbaine n’a fait que renforcer ma curiosité et mon impatience, à l’image d’un gamin à l’approche de Noël !

Pour le petit historique des lieux, ce manoir appartenait à un riche industriel, admirateur du régime de Pétain comme en témoignaient des tableaux du maréchal, disparus lors de notre visite. À sa mort, sa fille occupa le bâtiment et l’histoire raconte qu’elle aurait perdu la tête, laissant le manoir au piano à l’abandon…

Arrivés sur place en milieu de matinée, la météo était propice à une balade des plus agréables, bien que l’intérêt premier du déplacement se situait entre quatre murs. La propriété est très facile d’accès et l’insertion a pu s’effectuer en toute discrétion, tandis que sa position peut expliquer une partie des dégradations que nous avons trouvé sur place.

Une fois la clôture passée, nous avons automatiquement marqué un temps d’arrêt lorsque nous nous sommes retrouvés face à ce lieu qui m’avait tant attiré en photos. Pas tant par la taille du manoir en lui-même, mais davantage par les détails de la toiture et de la façade. Pour entrer, la fenêtre entre-ouverte apparaît logiquement à nos yeux, comme l’entrée la plus aisée, malgré la petite escalade nécessaire. Nous nous rendrons compte à la fin de notre visite, qu’une porte grande ouverte se trouvait de l’autre côté. Une fois l’enjambée terminée, nous rentrons directement dans le vif du sujet…

La pièce dans laquelle nous venons d’atterrir est le cœur du manoir au piano : le salon. De taille imposante, la salle impressionne. Des tapisseries d’époque ornent les murs, des meubles massifs sont encore présents, nous voilà directement plongés dans l’ambiance recherchée. Cette ambiance si particulière qui m’avait tant attiré vers ces lieux… Sans oublier le piano. Le fameux piano ! Bien que montrant quelques signes du temps, je dois avouer que son état de conservation est tout simplement hallucinant. Posé là, comme si personne n’avait osé le toucher et lui offrir le même destin malheureux que d’autres éléments.

Les premiers clichés dans la boîte, nous nous décidons d’avancer dans les couloirs pour continuer notre exploration. Arrivés au premier étage, nous nous divisons pour arpenter les différentes chambres. Légère surprise quant au nombre de salles de bain présentes. Quelques détails dans chacune d’elles, un lit en excellent état dans une, un tas de papiers administratifs et courriers personnels dans une autre.

À l’étage supérieur, se trouve la pièce la plus impressionnante : la bibliothèque. Un nombre incroyable d’ouvrages jonchent le sol, tandis que de larges armoires et un bureau composent le mobilier. Même en n’étant pas bibliophile, il paraît clair que certains livres présents ici sont d’une très haute valeur. Beaucoup de tristesse que de voir cet amas voué à la destruction ou le vol… Fin de visite de l’étage avec le grenier et une dernière chambre, ressemblant fortement à une chambre de bonne. Enfin, nous visiterons la cave, absolument vide et dénuée d’intérêt.

À peine sortis du manoir, nous nous dirigeons vers une annexe, à travers la végétation abondante. En son sein, un orgue automatique de plus de 3 mètres de haut et orphelin de ses tubes, mais tout de même impressionnant par sa structure. D’après les témoignages des premiers “visiteurs” du manoir, se trouvaient à l’époque des bocaux remplis de négatifs photo et disparus depuis.

En quête du troisième et dernier bâtiment de la propriété, nous nous sommes rendus compte que nous marchions sur… un étang asséché ! Comme en témoigne le sol et surtout le pont présent au milieu de cette forêt. Malheureusement pour nous, l’ultime bâtisse semble être un ancien hangar, mais celle-ci est désormais complètement vide.

Après 2 bonnes heures de visite, nous décidons de lever le camp, pleins de clichés dans nos appareils et nos têtes. Un endroit aussi mystérieux et envoûtant que je l’imaginais. Aux dernières nouvelles, il semblerait que des murs aient été éclatés par des ferrailleurs en quête de cuivre… Une visite hivernale est à l’étude, en espérant qu’il ne sera pas trop tard pour profiter une dernière fois de la magie des lieux, avant la dégradation de trop. Une chose est sûre, le manoir au piano restera ancré dans mes souvenirs pour très longtemps.

Pour la galerie complète de la visite, c’est par ici.