Annoncés en septembre 2013, les appareils photo QX10 et QX100 de Sony ont suscités de nombreuses réactions. Certains leur collant d’office une étiquette de gadgets, d’autres comme moi immédiatement séduits par le concept et les nombreuses possibilités offertes. La promesse de Sony : révolutionner le monde de la photographie numérique et plus précisément, la vie des photographes sur smartphones. Oui, rien que ça. Dans les faits, ce concept QX est-il aussi surprenant et performant qu’annoncé ? C’est ce que j’ai tenté de découvrir en testant le QX100, prêté par mes amis de LDLC.com.
[highlight color=”black”]Sur le papier[/highlight]
Avec un même concept, le QX10 et le QX100 sont pourtant bien différents. Dimensions, capteur, sensibilité ISO, prix… L’un se destine surtout aux amateurs, tandis que le second vise un public plus averti. Au vu de la petite taille du QX100 (un peu plus de 6 cm de long), on se demande logiquement ce que ce drôle de cylindre embarque à l’intérieur.
On retrouve un capteur CMOS Exmor R rétroéclairé de 1″ (13,2 x 8,8 mm) de 20,2 mégapixels accompagné d’une optique stabilisée Carl Zeiss Vario-Sonnar. Cette optique offre une ouverture à f/1.8, un zoom optique de 3,6x et une sensibilité de 160 à 25600 ISO (à titre d’exemple, le QX10 plafonne à 12800 ISO).
Niveau connectivité, le Sony QX100 intègre une puce Wi-Fi et une puce NFC. De quoi se connecter à tous les smartphones de dernière génération. Enfin, la connectique se résume au strict minimum avec un port micro USB et un slot micro-SD, cachés sous une petite languette.
[highlight color=”black”]Contenu de la boîte[/highlight]
En ouvrant la boîte du QX100, qui n’est pas sans nous rappeler les bons vieux spindles de CD/DVD, on y trouve :
• le QX100
• la fixation pour smartphones
• un câble micro-USB
• une batterie
• le manuel d’utilisation
Concernant la fixation pour smartphones, il s’agit en fait d’un capuchon du diamètre de l’appareil qu’il faut clipser à l’arrière de ce dernier et sur lequel se trouvent deux petites pattes à déplier. Il suffira alors de les écarter pour fixer le tout sur votre téléphone (jusqu’à 86 mm de large). Côté connexion, un petit coup d’œil rapide sur la boîte pour trouver le mot de passe Wi-Fi et nous voilà prêts à utiliser la bête.
[highlight color=”black”]Première prise en main[/highlight]
Le QX100 impressionne par ses finitions dès la première prise en main. L’ensemble est soigné, épuré et dégage une impression de solidité. Au niveau des commandes, on retrouve l’attache pour la dragonne, le déclencheur ainsi qu’une bague de réglage qui aura une fonction différente selon le mode enclenché : elle permettra de zoomer en mode AF-S et de faire la mise au point dans le cas où vous auriez choisi une mise au point manuelle. On trouve également un tout petit écran affichant le niveau de la batterie et la présence ou non d’une carte micro SD. Pour accéder à ces dernières, il suffit de retirer l’attache pour smartphone et d’ouvrir la trappe de protection. Enfin, le filetage 1/4″ permet d’utiliser le QX100 avec n’importe quel trépied standard (avec un si petit format, on imagine tout de suite une association avec une perche ou un Gorillapod).
[highlight color=”black”]Au niveau logiciel[/highlight]
Le QX100 a été étudié pour se piloter à l’aide de l’application PlayMemories Mobile, disponible gratuitement sur l’App Store et Google Play. Avec des smartphones comme le Lumia 1020 (ou ses grands frères), pas sûr que les utilisateurs Windows Phone crient au scandale d’avoir été snobés par Sony.
Pour connecter le QX100 au smartphone, deux choix se présentent à vous : le NFC ou le Wi-Fi. Dans le cas d’une connexion en Wi-Fi, la première chose à faire est de le sélectionner dans la liste des périphériques sans fil. Cette connexion Wi-Fi a deux inconvénients : le premier est que du coup, vous ne pourrez être connecté à un autre réseau Wi-Fi et devrait donc changer de périphérique pour pouvoir utiliser votre smartphone pour naviguer sur le web ou partager une photo. Le deuxième, c’est que la connexion au QX100 est longue. Plusieurs secondes à patienter avant de pouvoir lancer l’application et utiliser l’appareil photo. Dit comme cela ça n’a pas l’air grand chose, mais au quotidien cela devient rapidement lassant (et je continue de râler contre Apple et son choix de ne toujours pas intégrer de puce NFC dans ses téléphones). On notera tout de même que l’utilisation du Wi-Fi en lieu et place du Bluetooth essoufflera la batterie du smartphone un tantinet moins rapidement.
Une fois le QX100 connecté au smartphone, il est temps de lancer l’application dédiée. Après 1-2 secondes de recherche, l’appareil photo est automatiquement détecté et prêt à être piloté. Différent modes automatiques sont présents offrant chacun des subtilités différentes. Lors de mes premiers tests, il n’était pas possible de gérer soi-même la sensibilité ISO et la vitesse et je ne pouvais que crier au scandale d’un tel choix (sans même parler de l’impossibilité de filmer en Full HD) ! Un peu comme si on vous confiez les clés d’une grosse berline à condition de rouler sur un parking.
Heureusement, Sony a rectifié le tir au début du mois de février avec la sortie du firmware 2.0. Au programme, les réglages cités juste au-dessus sont désormais possibles, l’enregistrement vidéo en Full HD également, ainsi qu’une légère refonte graphique de l’application mobile. Un ensemble un peu plus en cohérence avec la qualité matérielle et les possibilités offertes par le QX100, même si on regrette toujours l’absence du format RAW.
Une version light est automatiquement enregistrée dans la galerie du téléphone comme si elle avait été prise par ce dernier et prête à être expédiée par mail ou partagée sur vos différents réseaux. Clairement marketé par Sony comme appareil photo “social”, le QX100 tient toutes ses promesses à ce niveau là. Quel plaisir de pouvoir partager instantanément (après avoir pris soin de la recadrer et éventuellement retoucher) avec mes contacts, une photo de bien meilleure qualité que celles prises avec mon iPhone 5s !
[highlight color=”black”]Sur le terrain[/highlight]
Pour faire simple, j’ai été bluffé par la qualité d’image de ce Sony QX100 ! Ayant testé le Nokia Lumia 1020 sur la même période et dans des conditions identiques, le constat est sans appel : le bébé de Sony surclasse clairement celui qui fait beaucoup parler de lui et de ses mégapixels. D’un point de vue général, la netteté des photos prises avec le QX100 impressionne dès qu’on jette un œil aux clichés stockés sur notre smartphone.
Pour tester le QX100, je l’ai emmené avec moi lors d’une sortie dans une friche industrielle histoire de voir ce qu’il a dans le ventre avec de mauvaises conditions de lumière. Comme sur le Lumia 1020, le bruit est géré de main de maître. En lieu et place de ce bruit, on pourra constater un lissage sur les éléments, mais toujours d’excellents résultats jusqu’à 2000 ISO. Peu de compacts peuvent se targuer d’en faire autant ! C’est d’autant plus agréable depuis l’arrivée du dernier firmware et la possibilité de régler les ISO (et de la vitesse) à notre guise.
Même si le QX100 a été conçu pour être utilisé en association avec l’application PlayMemories, il peut très bien fonctionner de manière autonome. Malheureusement, par manque de repère, l’exercice est loin d’être aisé et on se trouve rapidement avec une carte mémoire remplie de photos bancales… Certains diront que ça rajoute une touche artistique. Quoi qu’il en soit, une fois le coup de main pris, le QX100 se fait vite apprécier par les perspectives qu’il offre. J’ai personnellement été conquis par la possibilité de l’installer sur une perche et de pouvoir bénéficier d’angles de vue inédits jusqu’à aujourd’hui. Sinon, le QX100 fera parfaitement l’affaire pour compléter votre collection de selfies.
[highlight color=”black”]En bref[/highlight]
Vous l’aurez compris, mon expérience avec le Sony QX100 a mêlé le bon et le moins bon. Le concept de cet appareil est à la hauteur de mes espérances avec une nouvelle approche de la photographie. J’ai vraiment été séduit par les possibilités offertes par un format si compact, notamment au niveau des angles de prise de vue. Malheureusement, la partie logicielle vient un peu tout gâcher en nous donnant le sentiment de brider les possibilités qui nous sont offertes par le QX100.
En clair, le QX100 est un très bon appareil photo qui apporte réellement quelque chose en plus, mais comme tout nouveau concept il souffre de défauts de jeunesse. Cependant, Sony nous permet de rester optimiste après la mise à jour de ce début d’année et l’espoir est de mise pour voir (enfin) débarquer une application digne du QX100 !